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October 12th, 2021

10/12/2021

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Commercialiser le temps de nos enfants? Que faire dans notre constitution?

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Un blocage sur l’amendement PDCvr concernant le droit nunmérique des enfants. Y aura-t-il plus d’ouverture la semaine prochaine. Dernière chance pour la Constituante de ne pas manquer le tournant digital.
Pour les personnes sensibles à la question numérique, voici une proposition qui émane du PDCvr au sein de la Constituante valaisanne. 
Les jeunes suisses passent aujourd'hui en moyenne 38,5 heures par semaine sur leurs écrans. Le temps d'écran est devenu un marché très important sans aucune règle. Ce virage digital n’est en rien une menace, mais une opportunité à condition de savoir la saisir.
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Notre proposition, comme pour tout autre marché, est de le faire évoluer vers une économie sociale de marché. S’agissant d’une exploitation libérale et capitaliste du temps de nos enfants, il paraît urgent d’agir à tous les niveaux pour offrir un cadre à ce nouvel espace économique.

Dès lors on peut s’étonner d’un certain immobilisme de la gauche dans notre constituante. Le marché des jeux vidéos et celui des réseaux sociaux ne répond à aucune règle. Il est totalement libérale et extrêmement agressif. L’humain, la jeunesse en sont les grands laisser-pou-compte.

On pourra aussi s’étonner que certains spécialistes, élus d’appel citoyen et VLR, ne souhaitent pas offrir à notre constituante l’occasion d’approfondir cette question entre pairs. Ils ont étouffé le débat, argumentant sur deux axes : 1) laisser faire les spécialistes 2) ça ne doit pas se régler à l’échelle cantonale. Nous souhaitons au contraire un débat démocratique et populaire sur cette question qui demande des connaissances complexes, mais que nous voulons vulgariser ici. Il est inacceptable qu’une constitution pour le 21e siècle ne prenne pas ses responsabilités face aux problèmes majeurs de notre époque. Ce blocus au niveau de la Constituante est incompréhensible. 
 
Explication du problème et des amendements proposés : 

La navigation sur internet est réglée par des prestataires de service qui organisent notre navigation en programmant des algorithmes (qui se programment eux-mêmes aujourd’hui) en fonction de critères fondamentaux. Ces critères orientent la navigation dans le but de maximiser le profit des prestataires. Le principal ordre donné à l’intelligence artificiel est d’extraire des cybernautes un maximum de temps d’écran, car c’est celui-ci qui est ensuite commercialisé à des « annonceurs ».

Cela signifie que notre navigation est profilée (personne n’accède aux mêmes résultats lorsqu’il tape des mots clés dans un navigateur de recherche) d’une part, et est soumise à des processus d’extraction de l’attention d’autre part (maintenir la personne le plus longtemps possible sur l’écran, par des notifications, des fils d’actualités,…).

Comme l’espace « numérique » est devenu un espace public très important, pour s’informer, se former, pour entretenir des liens sociaux,…, il devient un problème de société. Or, cet espace est peu réglementé. Il répond au mécanisme du marché libérale pur. Tous les marchés comportant des enjeux spécifiques ont fait l’objet de réglementations adéquates. Dans le cas du marché numérique, le consommateur n’est plus un client, il est un produit. En effet, le service qu’il utilise est « gratuit », car c’est son temps d’écran qui sera commercialisé. Il y a donc une exploitation de l’humain par des intelligences artificielles. C’est la raison pour laquelle les experts alertent sur l’importance capital de commencer à poser des bases légales pour donner une direction à ce nouveau marché.

Le Valais qui cherche a se profiler comme canton de l’innovation doit en assumer la responsabilité. Il a l’opportunité d’être pionnier en la matière.

Notez encore que le problème n’est plus celui de la « protection des données », mais bien celui de « l’exploitation des données ». Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft,…) protègent jalousement nos données, c’est dans leur intérêt. 

Solutions : 

1) L’extraction d’attention (c’est-à-dire l’exploitation de notre temps d’écran) soumet l’internaute à des algorithmes bien trop intelligents pour y faire face. Il y a donc un problème de « liberté » à rappeler dans la constitution.

2) Le profilage, c’est-à-dire l’exploitation de nos données personnelles (bien que dépersonnalisées) pose un problème « d’égalité ».


Il faut noter qu’à ce sujet que les enfants sont beaucoup plus vulnérables que les adultes, car plus facilement manipulables. Une article spécifique aux droits de l’enfant semble ainsi nécessaire.

Voici donc les amendements proposés. Il est crucial de les inscrire dans le texte en première lecture afin qu’une commission puisse y travailler de manière plus approfondie en vue de la lecture 2.

Art. 205 Droits de l’enfant

5 Tout enfant est libre et égal dans l’univers numérique. Nul ne peut exploiter son activité numérique pour servir ses intérêts économiques. 
Il ne peut être soumis à l’extraction d’attention par des intelligences artificielles.


Art. 219bis : Liberté numérique  Intégrité de la personne dans le digital

1 Toute personne a droit à une égalité numérique, notamment par l’accès à des contenus non-profilés.

2 La liberté de navigation est garantie. L’extraction d’attention doit être encadrée par une loi spécifique.

3 Tout bénéfice obtenu par l'extraction de l'attention peut faire l’objet d’une taxe spéciale.



 
Réponses aux réfutations : 
 
1) Veiller à ne pas séparer les espaces et faire appliquer le droit dans tous les espaces de la même manière. Il ne faut donc pas séparer l’espace numérique des autres espaces.
 
Réponses : 
 
A) Il ne s’agit pas d’un espace à séparer (à juste titre), mais il s’agit d’un nouvel espace économique, un marché sans règle que nous devons assumer pour en faire un marché social. (Économie sociale de marché)
 
B) Les jeunes suisses passent en moyenne 4,5 heures par jour sur leur écran en semaine et 8 heures par jour en week-end (39 h/sem). Il y a un an, ces chiffres n’étaient qu’à 3 heures en semaine et 5 en week-end (25 h/sem). L’intelligence artificielle explique cette réussite extraordinaire. En effet, elle est programmée pour augmenter indéfiniment le temps d’écran, elle scrute toutes les failles psychiques de l’internaute pour qu’il reste sur l’écran et pour qu’il revienne sur l’écran. La motivation des GAFAM est très simple, ils revendent notre temps d’écran à des annonceurs. C’est ce que nous nommons « l’extraction d’attention ». 
 
2) Le Valais ne pourra pas appliquer les mesures proposées. Il ne pourra pas changer l’ordre mondial.
 
Réponses : 
 
A) Historiquement, chaque fois qu’il a fallu encadrer un nouveau marché, ou rendre plus juste un marché traitant de l’humain. Il a fallu des petits états, des régions qui instaurent constitutionnellement un point d’attention. Ces changements particuliers se propagent et s’étendent dans une croissance organique jusqu’à l’ordre international. C’est ainsi par exemple que l’histoire a pu mettre fin au marché libérale des esclaves. C’est ainsi que le cas de Google Spain a ouvert la voie d’une nouvelle législation européenne. 
 
B) Les GAFAM peuvent techniquement respecter des législations différentes par région.
 
C) Le Valais ne sera pas tenu d’appliquer, puisque cela appartiendra aux GAFAM et autres entreprises, mais il sera tenu de défendre cette ligne. Une formulation tenant compte de ce problème pourra être affinée entre les deux lectures.
 
3) Ce n’est pas de rang constitutionnel.
 
Réponse : 
 
A) C’est LE PROBLÈME majeur de notre temps (avec le climat). Nous devons avoir le courage de le mettre dans notre constitution, au moins en lecture 1, afin qu’une commission, entourée d’experts, puisse travailler de manière fondamentale sur ce thème entre les deux lectures.
 
4) Est-ce une réaction anti-IA ? Y a-t-il un risque pour l’attractivité de notre canton ?
 
Réponse : 
 
A) Cette orientation législative offrira aussi à notre place économique une opportunité pour toutes les entreprises innovantes qui veulent programmer avec des nouveaux paradigmes ces algorithmes. La concurrence actuelle est totalement monopolisée par les GAFAM. Des nouvelles orientations législatives vont ouvrir de nouveaux espaces à exploiter. Le Valais pourrait devenir un incubateur pour ces entreprises.
 
B) L’IA n’est pas une menace, c’est le comportement humain face à elle qui l’est. Il faut donc favoriser le développement des IA tout en accompagnant l’’humain, la société. C’est ce que nous faisons ici.
 
 

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Euthanasie pour tous ?

2/10/2021

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Quelle différence entre une liberté fondamentale et un droit ? Cas pratique : le suicide assisté.

La liberté engage radicalement la conscience de la personne. Dotée d’un libre-arbitre, la personne humaine est foncièrement inaliénable et irremplaçable. Dieu lui-même ne peut pas vouloir que tu veuilles ! C’est toute la beauté de notre être.
Le suicide est une liberté fondamentale. Nous ne pouvons pas nous insurger contre cette liberté sans bafouer quelque part la dignité de la personne.

Un droit engage radicalement la communauté. Elle nécessite de créer les conditions cadres de l’exercice du droit. Or, c’est ici qu’une limite imprescriptible s’impose. Je ne peux pas engager la conscience des autres, sans violer le premier principe. Une société, ne peut donc pas inscrire collectivement dans ses droits le suicide. Elle ne peut que respecter cette liberté. L’inscription comme droit implique deux conséquences sociétales majeures : 1) elle contraint des personnes physiques ou morales à agir contre leur conscience, ce qui est une injustice déontologique 2) elle normalise, banalise une nouvelle pratique influençant la culpabilité des vulnérables… Le message des faits est clair : il faut savoir disparaître sans faire de bruit quand on devient un poids économique ou moral.

Respecter la liberté fondamentale du suicide sans en faire un système organisé, une systématique d’un établissement à un autre, permet de vivre en phase avec la réaltié, d’être profondément social. Si c’est la compassion qui anime l’aide au suicide, vous conviendrez que la prise en charge d’une personne, le fait de la ramener dans son environnement familial ou chez ses amis permet un accompagnement réel dans ce départ. Ce réalisme est bénéfique à la personne qui vivra une compassion incarnée, ainsi qu’aux personnes appelées à vivre le deuil. Au contraire, la systématisation, l’institutionnalisation dénature la compassion. C’est alors la lâcheté qui commande l’action : « nous on ne peut pas le faire, n’y a-t-il pas des organismes spécialisés ? ». Nous fuyons la vraie question, celle qui nous confronte à la mort et au sens de notre vie.
S’il faut choisir entre le suicide assisté et les soins palliatifs, alors encore faut-il que ce ne soit pas le choix de la facilité qui guide un individu ou une société, mais bel et bien le choix libre. Encore une fois, l’idéologie socialiste se retournera contre les plus pauvres, car l’accompagnement en fin de vie à un coût bien plus élevé que l’euthanasie instituée.

Respecter la liberté fondamentale du suicide, n’est pas une question d’opinion, c’est une question d’honnêteté devant le libre-arbitre de la personne. Par ailleurs, le suicide n’est pas un droit que la société peut offrir sans bafouer sa responsabilité sociale envers tous et surtout les vulnérables. Ce n’est pas non plus une question d’opinion. L’idéologie de l’égalité et de l’uniformité dénature la charité. Là où le législateur veut trop bien faire, il détruit les fondements du bien commun. Qu’il s’abstienne et laisse au 3e pouvoir exercer un jugement circonstancié.
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MAUDET, HAINARD etc….

2/4/2021

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Quid du Valais ? 
Dans les principes adoptés par le plénum de la Constituante, il en est un nouveau qui ne figure pas dans notre Constitution actuelle : la révocation d’un Conseiller d'Etat.
 
Le projet de l'article 721 stipule : "Les membres du Conseil d'Etat peuvent être révoqués par le Grand Conseil pour de justes motifs, par une décision prise à la majorité des 2/3 des membres du Grand Conseil présents ».
 
Révoqué par le Grand Conseil
Le groupe PDCVr de la Constituante s'est posé la question : qui peut révoquer un Conseiller d'Etat élu par le peuple ? 
Il existe deux outils législatifs pour renvoyer un magistrat : l'un politico-administratif et l'autre politique. Au moins six cantons ont choisi la destitution par le peuple, laquelle semble logique et démocratique. Ce mode de faire passe par la récolte d'un certain nombre de signatures avant que cette demande ne soit soumise au parlement, à l'instar d'une initiative, et finalement votée par le peuple. 
Par souci d'efficacité, au moins trois autres cantons ont préféré la variante politique permettant au parlement cantonal de destituer lui-même un élu du peuple, parlement qui pourra agir vite, investiguer, puis trancher. Cette formule a l'avantage d'être plus rapide. Elle est celle choisie par les constituants valaisans, qui montrent ainsi leur confiance en leurs députés.
 
Pour de justes motifs
L'intitulé "motifs objectifs" me semblerait plus adéquat que le terme "justes motifs". Celui-ci est une notion juridique, or nous sommes là en système constitutionnel. Ce ne sont pas des juges qui se prononceront, mais les membres du Grand Conseil. La loi d'application jouera un rôle très important, il faudra être particulièrement attentif à son élaboration. 
Il peut exister des situations particulières, lesquelles conduisent à l'impossibilité technique ou morale pour un magistrat d'exercer raisonnablement le pouvoir qui lui a été confié. On pourrait imaginer une mise sous curatelle, une maladie incapacitante, une privation de liberté, des manquements aux devoirs de la charge, voire une disparition…Dans ces circonstances, afin d'éviter un blocage des institutions qui porterait préjudice à l'ensemble de l'Etat et aux intérêts du canton, une révocation pourrait être nécessaire. Afin que l’article 721 ne devienne pas une épée de Damoclès au-dessus de la tête de nos élus, mais un instrument juridictionnel utile à la bonne marche de nos institutions, la loi ne devrait pas établir une liste exhaustive des motifs justifiant une telle destitution.
 
 
Par 2/3 des membres du Grand Conseil
La valeur de 2/3 semble convenir à la majorité des constituants. Pour ma part, je la trouve un peu légère. Par exemple, Neuchâtel a opté pour les ¾ des membres du Grand Conseil. Comme déjà écrit plus haut, ce principe ne devrait pas devenir une menace pour nos élus, ni créer un climat de désaveu ou encore occasionner une lutte partisane contre un conseiller d’Etat. La confiance en nos élus me semble de mise.
 
 
Je vous ai fait part de mes réflexions sur la révocation d'un membre du Conseil d'Etat. Sachez cependant que ces deux années passées à la Constituante m'ont confirmé la pertinence de la maxime : "Souviens-toi que tout le monde ne pense pas comme toi".
 
Sophie Bornet


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L’impardonnable pour un journaliste

1/31/2021

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L’impardonnable pour un journaliste :

1. Tromper le lecteur
2. Être aveuglé par ses convictions personnelles et ses intérêts
3. Se soustraire au travail d’investigation
4. Abuser de son pouvoir d’édition

Prévisible, trop prévisible ! Lorsque vous pouvez prévoir le contenu et la tournure promotionnelle des articles couvrants les travaux de la Constituante, vous sentez l’odeur de l’impardonnable faute du journalisme.
Comme élu démocrate chrétien et cible personnelle de certains propos retenus par le Nouvelliste (13.01.2021), je me permets de faire remarquer aux lecteurs de bonne volonté les éléments suivants :
Titrer « le PDC a-t-il tourné sa veste ?»pour traiter du thème de la place de l’invocation divine dans le Préambule peut soulever quelques questions. Ce d’autant plus qu’un professionnel connaît parfaitement les points suivants :
1. Le titre et le sous-titre d’un article a un impact majeur sur l’opinion populaire : c’est l’idée forte qu’on retient, de plus, de nombreux lecteurs s’arrêtent là.
2. Nommer le PDC, c’est désigner un mouvement, s’appuyer sur les propos de son ex-président c’est désigner une seule personne. Confondre les deux ne peut pas relever de l’inadvertance. Dire « tourner la veste » signifie changer diamétralement de position, or la personne citée parlait de maintenir l’invocation divine en y ajoutant une adjonction. Option par ailleurs choisie par le groupe PDC à la Constituante, au détail près qu’il a préféré l’adjonction de la commission à celle de la Constitution fribourgeoise. Il y a donc clairement un glissement de la thèse qui va de la nuance au retournement de veste. Ce sophisme manipulatoire s’appelle l’homme de paille.
3. Le débat organisé par le Nouvelliste pendant la campagne sur la question du Préambule et des Églises, relate que tous les partis représentés se sont prononcés unaniment pour le statut quo sur la question des Églises et en faveur d’une invocation divine dans une formule à nuancer. Les verts ont même misé sur le consultant éthique de la conférence dès évêques suisses pour les représenter à cette occasion. A noté que le compte rendu du débat, publié le 7 novembre 2018 est signé du même journaliste.

Il paraît alors évident que l’intérêt du lecteur n’est pas la source de motivation du journaliste, car le lecteur s’il est tenu en haute estime, mérite qu’on lui donne une vision suffisamment large pour qu’il puisse se faire lui-même sa propre opinion et non que la sentance soit déjà prononcée dans le titre.

Prévisible ! Encore et à faire rougir, lorsque la couverture médiatique propose des portraits de constituants. D’avance il était connu que les portraits des constituants Verts, PS et Appel Citoyen seraient élogieux et que les portraits couvrant le PDC et l’UDC seraient stigmatisants et dégradants. Surprise, il y a tout de même eu tant les portraits élogieux ont tourné finalement à la vénération.
Là encore, si c’est de bon ton de piquer ou de caricaturer l’engagement d’un politicien, il est par contre impardonnable de traiter systématiquement et de façon discriminatoire les tenants d’une pensée alternative à la sienne. Jeter le discrédit sur une personne en dressant un portrait risible relève de l’attaque Ad hominem qu’un professionnel de la communication ne peut prétendre ignorer. La construction d’une interview orientée à dessein, dans le choix des questions, mais surtout dans la sélection des paroles rapportées peut informer le lecteur en lui offrant une synthèse ou déformer la réalité. Lorsqu’une personne interviewée vous témoigne de son étonnement quant aux éléments retenus, le doute s’estompe. A cela s’ajoute que dans d’autres domaines que celui de la politique, le sentiment d’un journalisme qui connaît ses réponses avant de questionner, ne manque pas d’interpeller.

Autre fait étonnant, si un journaliste aime tant relever la coloration chrétienne de certains constituants, peut-on admettre qu’il omette de relever qu’un constituant utilise les encycliques du pape François (in texto) pour faire passer ses idées… ? Et qu’il n’est pas PDC… alors même qu’il présente son portrait la même semaine. Visiblement, la simple suspicion est péché pour certain, mais les faits avérés sont sainteté pour d’autres, puisqu’on ne retiendra dans le portait de ce dernier que la « rigueur scientifique ».

Ce ne sont que deux petits exemples de la semaine du 11 janvier qui suffisent à dénoncer une pratique devenue une habitude. Et qui démontre le peu d’estime à l’égard du corps des lecteurs.
Couvrir le domaine de la politique est exigeant. Cela demande un certain recul et des outils critiques objectifs. Si je peux pardonner, je ne suis pas sûr que le lecteur le puisse.

Damien Clerc

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Ce qui détonne dans notre constitution ?

1/12/2021

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Comme constituant, à l'heure de la consultation populaire, nous devons maintenant prendre du recul et avoir le courage d'un bilan à charge. Ma plus grande préoccupation est la cohésion avec le Haut-Valais. A ce stade nous nous sommes contentés de chanter poétiquement l'unité cantonale, mais nous n'avons pas su nourrir un dialogue soutenu afin de comprendre leur réalité culturelle, politique, sociale,..., afin de saisir leurs préoccupations. Il y a une très grande différence culturelle entre le Haut et le Bas. Seule une unité respectueuse de cette diversité est viable. Dans d'autres cantons, il a fallu beaucoup moins de différences pour organiser des demi-cantons. Si nous voulons préserver l'unité cantonale, notre constitution doit intégrer des mécanismes forts qui donnent une légitimité à l'autonomie du Haut-Valais.

Ma deuxième préoccupation est la cohésion sociale de notre communauté humaine. Notre assemblée a cru bon de parler de "mourir dans la dignité". Cette expression insinue que certaines vies, selon des critères sociologiques ne sont plus dignes d'être vécues. La généralisation de l'euthanasie conduit inexorablement les vulnérables à la culpabilité sociale : "je suis un poids pour ma famille, pour la société". Cette croyance aggravée par le principe utilitariste de l'optimisation du plaisir enlève tout sens à l'existence du malade ou de l'impotent. C'est à mon humble avis la faute la plus grave de notre assemblée. 
Pour éviter tout jugement moral, mais aussi toute construction dogmatique sociologique, il est important de maintenir un certain vide juridique et de ne pas institutionnaliser la fin de vie. Même si cela doit passer par des situations exigeantes dans lesquelles certaines familles ou amis seraient appelés à prendre en charge un déménagement pour mourir, car dans le réalisme des actes s'incarnent la vraie charité dont notre société a tant besoin. La "cellophanisation" de la mort traduit notre malaise face à cette question.

Enfin le néo-positivisme plaçant l'algorithme en nouvel inquisiteur. Quand il ne gouverne pas les modèles d'élections ou les campagnes virtuelles, il gouverne les décisions politiques et bientôt même à l'échelon suprême du conseil d'Etat qui devra se soumettre à un organe de prospective. Pourtant, la nature même de l'intelligence artificielle la prive de la capacité de "jugement" et d'appréhension globale. 
Il est urgent de ré-humaniser la prise de décision en formant l'esprit critique. Une société qui soustrait son pouvoir de décision aux machines décline de facto toute responsabilité.
La place que prend l'intelligence artificielle dans la construction sociale est la grande absente de notre texte constitutionnel. Je vous invite chacun à regarder le documentaire "our social dilemma" (Derrière nos écrans de fumées) afin de prendre conscience de l'impact des algorithmes sur notre cohésion sociale. Le monde bascule dans la croyance et plus personne ne sait "connaître". Nous ne pouvons plus vérifier les informations dont nous sommes bombardés. Nous sommes conditionnés par des programmations totalement soumises aux lois du capitalisme et du consumérisme. Nous ne sommes plus des clients mais nous sommes devenus des produits. Ce processus d'aliénation s'installe même dans notre système de santé. Il est urgent de réfléchir aux enjeux posés par le tournant digital.

Un grand travail attend encore la constituante. J'ose faire le voeux que nous trouvions le chemin d'un dialogue plus éclairé, plus respectueux et plus confiant. Il souffle un vent de méfiance sur notre assemblée, or la méfiance rend l'esprit plus étroit, car elle empêche l'ouverture à des pensées alternatives.

​Damien Clerc

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Préambule : je ne suis pas croyant, mais j'ai la foi...

11/17/2020

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PictureBD : Le Soleil des morts (ici les collines de Valère et Tourbillon)
L’homme a toujours été fasciné par la transcendance, ce n’est pas une spécificité chrétienne. Il y a 4500 ans, lorsque le Valais n’était qu’une grande forêt, les deux tribus qui la peuplaient, fondaient leur premier pacte social sur la célébration et le culte des morts... Contrairement aux autres vivants dont la carcasse pourrit simplement dans la nature, l’homme aime ériger des monuments face à la question du sens de sa vie... Lorsqu’à cette époque une tribu étrangère descend le val d’Hérens en provenance du sud, c’est le culte des morts, la question universelle de l’homme face à la transcendance qui va souder la paix ! Nos ancêtres, aussi loin que nous puissions remonter on toujours fondé leur communauté humaine sur l’invocation divine... 

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Il est important à mes yeux qu’une société qui veut se fonder en communauté, partageant une vie commune, des espaces communs et une responsabilité commune envers la nature et les générations futures, ne commence pas par une affirmation clivante qui discrimine de facto le citoyen en deux catégories « les croyants » et les « non-croyants ». Il est aussi impératif de reconnaître que le monde ne dépend pas de « mon » point de vue. Il ne change pas en fonction de mon opinion, il est ce qu’il est ! Si nous n’acceptons pas cette évidence et que nous commençons notre pacte sur un principe relativiste qui valorise l’individualité des valeurs, nous réduisons inéxorablement la société à un jeu de rivalité et de pouvoir entre des égos qui veulent imposer leur vision du monde...
 
Comment commencer notre œuvre commune ? En rappelant à l’autre que chacun à ses valeurs ? Ou alors contempler ensemble la beauté du monde et reconnaître en silence qu’il nous dépasse... ? C’est là que se joue la nuance entre une « invocatio » ou une « narratio » dans un préambule...
 
Hier, lors du plenum de la constituante du canton du Valais, la commission en charge du préambule nous a soumis sa proposition : 
Au nom de Dieu Tout-puissant !
Nous, Peuple du Valais, libre et souverain,
Respectueux de la dignité humaine et de la Nature,
Conscients de notre histoire et de la place du Canton dans la Confédération suisse,
Voulant assumer nos responsabilités envers les générations futures,
Résolus à forger une Société solidaire et un État fondé sur le Droit,
Nous nous donnons la Constitution que voici :
 
Une minorité de cette commission a proposé une alternative sans "invocation" dans la formulation suivante :
Tracé : (Au nom de Dieu Tout-puissant !)
Nous, Peuple du Valais, libre et souverain, 
croyant en Dieu ou puisant nos valeurs à d’autres sources,
(...)
 
De mon point du vue l’enjeu consiste à reconnaître quelle formule manifeste davantage l’unité populaire tout en répondant à l’exigence que présuppose un pacte : il doit être le ciment d’une identité communautaire. 
 
Je m’apprête à exprimer l’idée la plus difficile que je n’ai eue à dire jusqu’ici à cette noble assemblée (la constituante). J’aimerais dire une chose difficile à exprimer et facilement en proie aux incompréhensions. Je vais donc essayer de parler avec le plus de considération et de respect pour chacun.
 
Je ne suis pas croyant... On me colle pourtant souvent cette étiquette dont on use aussi pour me discriminer. La croyance pour moi, c’est : s’accrocher à des idées lorsqu’on a peur de l’inconnu ou de notre ignorance. Beaucoup de gens croient en Dieu, comme les enfants croient au père Noël. Ils se racontent une belle histoire qui rend la vie acceptable, surtout face au destin tragique de nos vies qu’est la mort... Pourtant, quand « on se la raconte », on déforme toujours la réalité, on l’arrange à souhait, mais tôt ou tard nous sombrons dans la désillusion. Cette attitude à un nom, dans la culture religieuse, elle s’appelle l’idolâtrie. Lorsque j’enferme Dieu dans une idée et que je m’en sers pour mon business, je suis un idolâtre. Dieu n’est alors que le fruit de mon imagination. Dans toutes les religions, les idolâtres font de Dieu leur étendard et basculent dans le fanatisme... Le croyant est tellement attaché à son idée qu’il ne peut pas voir le monde en dehors de son schéma de pensée... Il y a des gens qui ont besoin de croire que Dieu vote républicain et qu’Il pleure de voir Biden prendre le pouvoir (d'autres croient exactement le contraire), mais il y a aussi des gens qui ont besoin de croire que Dieu n’existe pas et qui angoissent devant la vision d’un monde différent... C’est aussi une croyance...
 
Je ne suis pas croyant, mais par contre j’ai la foi. La foi, c’est tout autre chose... La foi naît dans ce moment tourmenté dans lequel je reconnais que je ne sais rien, que se dresse devant moi le mystère de la vie. Alors, seul, face à cet inconnu, je peux ouvrir mon intelligence et mon cœur pour laisser la vie, le monde et son poids ontologique se révéler à moi. Dans cet espace, la rencontre avec le monde que je contemple est possible... Cette fois-ci je fais l’expérience du divin. La présence à la présence du divin est une expérience universelle. Elle commence avec l’athée qui reconnaît dans le monde quelque chose d’absurde qu’on ne peut enfermer dans une idée, il contemple à l’instar d’Albert Camus ce monde qui le dépasse et se laisse transcender par ce monde (ce grand Tout ou ce grand Rien à l’origine de tout ce qui est...). Dans notre culture judéo-chrétienne elle commence avec un nomade du désert qui quitte son père, un marchand d’idole qui fait son business sur le dos de la fragilité psychique des gens. Il quitte ce commerce, il quitte ses parents, et seul dans le désert, il fait l’expérience du divin. C’est le début du monothéisme et ce nomade c’est Abraham... Pour lui aussi, Dieu est juste UN et innommable... Celui qui vit de cette expérience, partage quelque chose d’universel à tous les hommes. J’ai rencontré des hindous, des musulmans, des juifs, des chrétiens de toute sorte, des agnostiques,... La foi les fait entrer dans un langage commun. (Je me reconnais totalement dans les poèmes de Rabindranath Tagore par exemple, sadu indien)
 
Lorsque vous regardez toute la beauté du monde et que vous contemplez le mystère de sa présence, vous faites déjà cette expérience. Nous sommes tous égaux devant la grandeur de ce mystère. Nous sommes fascinés car il y a quelque chose plutôt que rien ! C’est ce quelque chose, cet Être premier, que les traditions religieuses appellent « dieu » qui est cause première de tout ce qui est... 
L’invocation divine nous met devant ce mystère, cette cause première « toti potente », tout puissant, d’où jaillit toute potentialité... La lecture religieuse n’enlève rien à la lecture philosophique, il y a donc un sens universel à l’expression « Dieu tout puissant », car tout le monde y reconnaît le principe de l’être...
 
Par contre, lorsque nous parlons de « croyant en Dieu ou puisant nos valeurs en d’autres sources... » Nous commettons deux erreurs, la première qui consiste à valoriser la « croyance » qui est à mon sens la source du repli sur soi consommé dans le fondamentalisme d’une part et l’individualisme d’autre part... La deuxième erreur serait d’ouvrir notre pacte social, qui doit se baser sur la confiance, en y introduisant un clivage entre deux types de citoyen discriminés de facto...

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Notre constitution est un pacte social, un engagement de tous les citoyens pour ouvrir un espace de vie et former ensemble une communauté.
Cette communauté doit pouvoir exister, non pas simplement comme une simple somme d’individus égoïstes, d’accord entre eux sur des minimas de respects, mais bel et bien comme une réalité humaine épanouissante offrant aux personnes l’occasion de s’émanciper en tant qu’humain dans une dimension sociale. Elle doit trouver son identité propre.
Cette communauté vit au cœur des Alpes. La vallée du Rhône et ses montagnes, abritent une vie foisonnante et des matériaux riches... Cette nature nous soutient et nous dépasse... Notre communauté valaisanne doit donc assumer son rapport à cette nature, elle doit chercher inlassablement le chemin de l’harmonie avec cette réalité physique et biologique objective... 
 
La communauté ne saurait s’ouvrir à ce monde complexe et y trouver sa place, si elle reste repliée sur elle-même, sur sa vérité... La communauté ne saurait faire de la place à tout un chacun si elle reste plombée par l’individualisme dans lequel chacun relativise tout à lui.
 
Face à la nature, au défi climatique d’une part, mais aussi face à l’autre, le prochain comme l’étranger, face à la communauté, je dois quitter ma croyance pour m’ouvrir à la transcendance, à ce monde uni finalement par la seule chose irréductible : l’Être, l’Être Premier des philosophes que les traditions religieuses appellent Dieu.
 
Il est donc important à mes yeux qu’une société qui veut se fonder en communauté, partageant une vie commune, des espaces communs et une responsabilité commune envers la nature et les générations futures reconnaisse que face à la création elle se retrouve humblement devant le mystère de son Créateur.

Damien Clerc
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L'émission Babel synthétise le manifeste...

11/17/2020

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Si le lien ne fonctionne pas, vous pouvez écouter l'émission ici : 
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Loi éco-responsable sur la chasse...

9/20/2020

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Lettre ouverte à mes concitoyens des grandes villes de Suisse.
Les agriculteurs de montagne sont les premiers acteurs d’une écologie durable :
1) Ils sont en contact permanent avec la nature et sont les premiers observateurs des dégradations climatiques. Ils font partie des lanceurs d’alertes.
2) Ils aiment la nature. Ils jouent un rôle primordial dans l’éducation au rapport harmonieux entre l’homme et la nature. (Voir le développement des fermes éducatives aujourd’hui)
3) Ils sont les acteurs de terrain de la transition écologique. Ils font vivre la montagne et garantissent la stabilité du relief mise à dure épreuve par le réchauffement.
4) Ils sont les premiers acteurs d’une production locale qui permet de répondre au problème le plus urgent à régler dans notre rapport à la nature.
Les agriculteurs de montagne sont nos meilleurs partenaires pour assumer les défis écologiques actuels. Nous devons les écouter et répondre à leurs besoins !
Dire non à la loi sur la chasse c’est oublier la vision globale, c’est vouloir faire du développement durable sans faire de politique durable, c’est rendre impossible la mission qui nous incombe et c’est laisser-pour-compte des personnes à bout de ressources alors qu’ils sont au service de tous. Les agriculteurs de montagne souffrent et sont en voie de disparition contrairement au loup qui n'est pas menacé d'extinction par exemple...
Merci aux citadins de préserver la vie d’une espèce en voie de disparition jouant un rôle écologique de premier rang : les agriculteurs de montagne !
OUI à la loi sur la chasse!
à partager à vos contacts des villes...
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Le voile d'ignorance est levé...

8/26/2020

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Philippe Bender (VLR) ouvre sa chronique de constituant dans le journal "Confédéré" de la manière suivante :
Dans l'esprit de «L'Echo des Alpes», qui proclamait en 1840: «Sans instruction, le mot de liberté n'a pas de sens; l'ignorant ne peut être libre, il est l'esclave des préjugés et la victime des plus habiles qui l'exploitent. Pour être libre, il faut pouvoir choisir, et pour choisir, il faut connaître.»

Pendant ce temps, Johann Rochel (AC) publie dans un blog du journal le Temps un appel au voile d'ignorance de John Rawls... Pour Monsieur Rochel, le devoir moral du constituant est un "fitness mental" plongeant l'intelligence dans l'amnésie. L'assemblée des amnésiques est ensuite appelée à rédiger un pacte social de la société utopique.

L'appel à l'ignorance VS l'appel à la connaissance? Que feront les constituants?

Pourtant messieurs Bender et Rochel ont le même objectif : une société de justice!

Ce qui rapproche ces deux penseurs c'est l'idée que nos préjugés peuvent aliéner notre pensée. Si nous sommes barricadés dans nos a priori, il n'est pas possible d'ouvrir un dialogue honnête et ouvert.

Ce qui les sépare c'est que l'un prône la sagesse de la connaissance et l'autre celle de l'ignorance. On peut se demander alors d'où vient notre sagesse? Notre expérience, notre identité, notre culture et notre histoire sont-ils les ennemis ou les amis de la sagesse?

Il me semble que la réponse est assez facile... Celui qui veut se libérer des préjugés n'a pas à être amnésique, il a à assumer et sublimer son identité. En effet, il n'y a pas de connaissance en dehors de notre expérience, de notre histoire. C'est la qualité de notre expérience qui donne du réalisme à nos idées. Mais alors, comment faire pour se libérer des préjugés me direz-vous? C'est très simple, posez-vous la question de votre ouverture à la proposition des autres. Est-ce qu'elle vous invite à avancer? Ou est-ce qu'elle vient chercher en vous une hostilité, une méfiance qui vous pousse à la lutte.

Si vous entrez dans une assemblée en présupposant que l'intention des autres est mauvaise, vous n'avez pas respecté le voile d'ignorance que prône John Rawls, car ce dernier y voit un principe judéo-chrétien : ne faites pas aux autres, ce que vous ne voudriez pas que l'on vous fasse.
Il y a une contradiction qui jette le discrédit sur celui qui prétend être capable d'un voile d'ignorance (entendez ici, oubliez son identité) et qui enferme les autres dans une étiquette partisane (identitaire) : les VLR, les PDC, les UDC,... Prêter des intentions à des groupes stéréotypés, par pure projection imaginative est une façon regrettable de "diviser pour mieux régner". On pouvait s'y attendre : tôt ou tard les assemblées politiques se politisent... Ce qui est étonnant c'est que ceux-là même qui prétendent ne pas être politisés, sont les premiers à politiser le débat... Contradiction quand tu nous tiens! Cette manipulation des consciences n'est pas digne de notre projet de constituant.

Plus la liste des droits fondamentaux est exhaustive plus elle risque de produire des laissés-pour-compte... Il est impossible d'enfermer dans des catégories la société plurielle. Ce qui fait la beauté de notre diversité, c'est précisément qu'elle n'est pas réductible à des normes. Celui qui veut tout normer ne laisse pas d'espace ouvert à la citoyenneté, à la différence. Il est donc normal de trouver des personnes de sensibilité de gauche vouloir une constitution simple, accessible, donnant à tous sans catégorie les mêmes droits. On peut trouver aussi des gens de droite voulant une constitution exhaustive pour totaliser le comportement des citoyens... Eh oui, le clivage n'est pas si simpliste...

La meilleure disposition de l'intelligence pour un débat constructif n'est-ce pas la confiance? L'autre n'est pas plus stupide que moi, il n'est pas méchant, il veut aussi le bien de tous, le bien commun, il veut la justice et il veut protéger tout un chacun. S'il propose d'autres moyens pour atteindre le même but, ce n'est peut-être pas qu'il conspire un complot diabolique, c'est peut-être simplement qu'il a vu des enjeux qui ont échappé à ma vigilance... Le procès d'intention est la plus vile manipulation et surtout, elle détourne la pensée du débat de fond...

Damien Clerc

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Bonne nouvelle pour la future constituante

11/14/2018

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Réinventer la roue
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Bonne nouvelle pour notre future constituante: elle aura la possibilité d’économiser passablement de temps (et d’argent), si elle le souhaite, car une belle partie de son travail a déjà été accompli. En effet, il y a sept ans, sous la direction de l’ancien Président du Tribunal fédéral M. Claude Rouiller, la commission portant son nom a rendu au Conseil d’Etat un avant projet de constitution comprenant le préambule et les articles 1 à 40 que vous pourrez consulter à la fin de ce message, ainsi que le titre noir (un exposé complet de la démarche). Ces documents sont dignes du plus grand intérêt et peuvent être une source majeure d’inspiration pour la future constituante.


Chronique d’une amnésie institutionnelle annoncée


Le conseiller d’Etat Maurice Tornay, au début de sa première législature, entreprend de renouveler notre vieille constitution. Il mandate en 2010 une commission de juristes, professeurs de droit, hauts fonctionnaires, dirigée par M. Claude Rouiller, et lui donne pour mission de rédiger un avant-projet de révision de la constitution valaisanne. L’objectif du CE est d’avoir une base de travail pour ouvrir un débat d’opportunité au Grand Conseil en s’appuyant sur un document de bonne facture, pensé et conçu par des gens de différentes sensibilités politiques, au fait des enjeux du droit constitutionnel.


En mai 2014, Maurice Tornay présente le travail de cette commission au Grand Conseil. Cet avant-projet porte sur le préambule, les dispositions générales, les droits fondamentaux et les libertés individuelles. Le GC vote à la quasi unanimité l’opportunité de commencer les travaux.


Manque la partie du droit organique de la constitution, à savoir l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et les règles générales de la vie politique du canton. Celles-ci doivent faire l’objets d’une procédure de consultation séparée. C’est la votation R21, présentée un peu maladroitement, dans l’urgence, et coulée par les bulletins blancs lors de la votation populaire de juin 2015.


Dans la foulée, le PS, le PCS et l’UDC relancent l’initiative « chaque voix compte » avec comme dessein de remodeler plus démocratiquement la carte électorale du Valais. Elle échoue assez nettement devant le peuple à l’automne de la même année.


Qu’à cela ne tienne, une nouvelle initiative est lancée, sous la houlette de Mesdames Hosenen-Fux, Volpi Fournier et Kündig et Messieurs Zermatten et Lovey. Elle propose une révision complète de la constitution, le travail doit être confié à une constituante « ni partisane, ni politicienne ». Les travaux du GC sur ce thème sont suspendus.


Ayant récolté bien plus de signatures que nécessaires, l’initiative est présentée au peuple et celui-ci l’accepte au début 2018.


Presque neuf ans se sont écoulés depuis le lancement du projet par le CE. La page est toujours blanche et nous élisons les membres de la constituante dans dix jours. L’excellent travail de la commission Rouiller a été oublié. Il n’est jamais mentionné dans les débats de campagne et personne ne semble avoir lu ces documents, pourtant publics. (J’ai cependant perdu beaucoup de temps pour me les procurer et ce n’est pas faute d’avoir fouillé les sites de l’Etat ou d’avoir contacté la Chancellerie. C’est finalement Monsieur le juge Rouiller lui-même qui me les a transmis et je l’en remercie.)


Vous trouverez ces documents ci-dessous. L’avant-projet est, à mon sens, homogène, rationnel, visionnaire et très complet, à quelques détails près (par ex. l’évocation de la subordination aux traités internationaux à discuter, notamment en fonction du vote du 25 novembre, ironie du calendrier).


J’invite les futures constituantes et les futurs constituants à lire attentivement ces documents et à vous poser la question suivante : est-ce que cet avant-projet peut constituer une base solide pour démarrer les travaux de la constituante?


Bonne lecture!
Vincent Baud
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