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Ce qui détonne dans notre constitution ?

1/12/2021

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Comme constituant, à l'heure de la consultation populaire, nous devons maintenant prendre du recul et avoir le courage d'un bilan à charge. Ma plus grande préoccupation est la cohésion avec le Haut-Valais. A ce stade nous nous sommes contentés de chanter poétiquement l'unité cantonale, mais nous n'avons pas su nourrir un dialogue soutenu afin de comprendre leur réalité culturelle, politique, sociale,..., afin de saisir leurs préoccupations. Il y a une très grande différence culturelle entre le Haut et le Bas. Seule une unité respectueuse de cette diversité est viable. Dans d'autres cantons, il a fallu beaucoup moins de différences pour organiser des demi-cantons. Si nous voulons préserver l'unité cantonale, notre constitution doit intégrer des mécanismes forts qui donnent une légitimité à l'autonomie du Haut-Valais.

Ma deuxième préoccupation est la cohésion sociale de notre communauté humaine. Notre assemblée a cru bon de parler de "mourir dans la dignité". Cette expression insinue que certaines vies, selon des critères sociologiques ne sont plus dignes d'être vécues. La généralisation de l'euthanasie conduit inexorablement les vulnérables à la culpabilité sociale : "je suis un poids pour ma famille, pour la société". Cette croyance aggravée par le principe utilitariste de l'optimisation du plaisir enlève tout sens à l'existence du malade ou de l'impotent. C'est à mon humble avis la faute la plus grave de notre assemblée. 
Pour éviter tout jugement moral, mais aussi toute construction dogmatique sociologique, il est important de maintenir un certain vide juridique et de ne pas institutionnaliser la fin de vie. Même si cela doit passer par des situations exigeantes dans lesquelles certaines familles ou amis seraient appelés à prendre en charge un déménagement pour mourir, car dans le réalisme des actes s'incarnent la vraie charité dont notre société a tant besoin. La "cellophanisation" de la mort traduit notre malaise face à cette question.

Enfin le néo-positivisme plaçant l'algorithme en nouvel inquisiteur. Quand il ne gouverne pas les modèles d'élections ou les campagnes virtuelles, il gouverne les décisions politiques et bientôt même à l'échelon suprême du conseil d'Etat qui devra se soumettre à un organe de prospective. Pourtant, la nature même de l'intelligence artificielle la prive de la capacité de "jugement" et d'appréhension globale. 
Il est urgent de ré-humaniser la prise de décision en formant l'esprit critique. Une société qui soustrait son pouvoir de décision aux machines décline de facto toute responsabilité.
La place que prend l'intelligence artificielle dans la construction sociale est la grande absente de notre texte constitutionnel. Je vous invite chacun à regarder le documentaire "our social dilemma" (Derrière nos écrans de fumées) afin de prendre conscience de l'impact des algorithmes sur notre cohésion sociale. Le monde bascule dans la croyance et plus personne ne sait "connaître". Nous ne pouvons plus vérifier les informations dont nous sommes bombardés. Nous sommes conditionnés par des programmations totalement soumises aux lois du capitalisme et du consumérisme. Nous ne sommes plus des clients mais nous sommes devenus des produits. Ce processus d'aliénation s'installe même dans notre système de santé. Il est urgent de réfléchir aux enjeux posés par le tournant digital.

Un grand travail attend encore la constituante. J'ose faire le voeux que nous trouvions le chemin d'un dialogue plus éclairé, plus respectueux et plus confiant. Il souffle un vent de méfiance sur notre assemblée, or la méfiance rend l'esprit plus étroit, car elle empêche l'ouverture à des pensées alternatives.

​Damien Clerc

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POLITIQUE
Quelle place pour la religion dans la future Constitution? Réponse de candidats
par Romain Carrupt
07.11.18, 05:31
Lecture: 6min

Leurs partis les ont choisis pour se positionner sur la place de la religion dans la future Constitution, débattue lors de la Rencontre du «Nouvelliste» de lundi. Si ces six candidats sont divisés sur la place de l’islam et la mention «Au nom de Dieu tout-puissant!», ils s’accordent sur le fait que le Valais ne doit pas devenir plus laïc qu’aujourd’hui.
Pour les six débatteurs de la Rencontre du «Nouvelliste» consacrée à la place de la religion dans la future Constitution, le Valais est un canton suffisamment laïc. Tous les candidats se sont ralliés à la position du candidat Vert et citoyens, Stève Bobillier. Cet éthicien, consultant pour la Conférence des évêques suisses, rejette le laïcisme à la française, qui bannit tout symbole religieux. «Nous souhaitons un modèle moins radical, où les églises collaborent avec l’Etat en tant que prestataires de services. Le statu quo me convient très bien.»
CONTRE UNE LAÏCITÉ TROP RADICALECorinne Card, du PS et gauche citoyenne, acquiesce: «Il n’y a pas besoin de revoir la laïcité qui a cours aujourd’hui.» Même le PDC Damien Clerc, dont le nom du parti comporte le terme chrétien, abonde: «Il faut éviter une religion d’Etat, même si le religieux a sa place à jouer dans le domaine public. La liberté de culte, qui est acquise, ne se discute pas.»



Au nom de Dieu tout-puissant est un état d’esprit qui doit régner dans toute la Constitution.
BRUNO PERROUD, CANDIDAT UDC ET UNION DES CITOYENS, SAVIÈSE
Cette unanimité, couplée au fait qu’en 2015 l’initiative populaire Pour un Valais laïc n’avait pas récolté les signatures nécessaires, laisse augurer que l’assemblée constituante ne se chicanera pas durant des mois sur le thème de la laïcité.
DIFFICILE DE RECONNAÎTRE L’ISLAMLa place accordée aux autres religions, et en particulier à l’Islam, divisera davantage les élus. Une reconnaissance d’utilité publique de l’islam, qui occupe déjà Vaud et Neuchâtel, se posera pourtant un jour ou l’autre. Alors que 5,2% de la population est protestante, 3,8% des Valaisans sont musulmans.

Pourquoi refuser toute une Constitution pour un préambule qui n’est même pas juridiquement contraignant?
STÈVE BOBILLIER, CANDIDAT LES VERTS ET CITOYENS, ORSIÈRES
Pour Bruno Perroud, de l’UDC et union des citoyens, «le Valais est une terre chrétienne où l’islam peut se pratiquer, mais n’a pas à être reconnu». Pour le Saviésan, «le contraire serait un danger pour la démocratie. Une reconnaissance de ce mouvement religieux accélérerait le phénomène d’esprit communautaire, et créerait des zones de non-droit où la charia primerait.»

Le préambule est juridiquement non contraignant. Cette gratuité en fait sa force.
DAMIEN CLERC, CANDIDAT PDC, APROZ-NENDAZ
Lundi soir, les candidats des autres partis se sont tous accordés sur un «oui, si…». Ils n’ont rien contre une reconnaissance de l’islam, mais posent leurs conditions. «Toute religion qui respecte l’Etat de droit et la liberté de conscience peut être reconnue d’utilité publique», avance Damien Clerc. «Cela dit, comme l’islam soutient parfois une lecture littérale du Coran, certains passages comme la lapidation des couples adultères exigeront un renouveau religieux.»

On ne peut pas renier nos origines chrétiennes, même s’il est normal que l’Eglise et l’Etat soient séparés.
PATRICE VILLETTAZ, CANDIDAT VALEURS LIBÉRALES RADICALES, LEYTRON
Stève Bobillier a, lui, souligné l’avantage d’une reconnaissance. «Elle offre à l’Etat un interlocuteur, ce qui facilite l’intégration des Musulmans.» Le candidat Vert et citoyens se montre toutefois perplexe: «Aujourd’hui, l’islam n’est pas institutionnalisé. Une reconnaissance ne va pas de soi, et n’est sans doute pas souhaitée par ses divers représentants.»
L’UDC ASSUME SON CHANTAGEAu moment d’évoquer le préambule de la future Constitution, les débatteurs ont critiqué la menace du président de l’UDC du Valais romand concernant la formule «Au nom de Dieu tout-puissant!» Cyrille Fauchère a récemment affirmé dans «Le Nouvelliste» qu’il refuserait la nouvelle Constitution, si ces termes n’étaient pas repris. «Cette attitude est digne du chantage au dessert que l’on fait à un enfant de 6 ans», lance Daniel Moulin, d’Appel citoyen.

La Constitution doit absolument mentionner les spiritualités chrétiennes, mais également la liberté de croyances.
CORINNE CARD, CANDIDATE PS ET GAUCHE CITOYENNE, NAX
Bruno Perroud sourit: «Ce chantage est assumé. Bienvenue dans le monde politique! Vous croyez que les Haut-Valaisans ne poseront pas leurs conditions?» Le candidat UDC ne ferme cependant pas la porte à des formulations légèrement différentes, s’accommodant par exemple de celle imaginée par Stève Bobillier: «Au nom de Dieu tout-puissant et en vertu du bien commun».

La laïcité est la garantie que l’Eglise ne se mêle pas de l’Etat, et vice versa.
DANIEL MOULIN, CANDIDAT APPEL CITOYEN, VOLLÈGES
Comme plusieurs candidats, Corinne Card préférerait la solution fribourgeoise «Croyant en Dieu ou puisant nos valeurs à d’autres sources», qui «n’exclut personne, alors que des Valaisans ne se reconnaissent pas dans la formule actuelle». Le PLR Patrice Villettaz apprécie également le préambule fribourgeois, mais imagine l’étayer «en y ajoutant l’ouverture sur le monde».
Pour cet extrait juridiquement non contraignant, chacun y va de sa proposition.

L’IMPÔT RELIGIEUX DOIT ÊTRE MAINTENU

Aucun débatteur ne remet en question la perception d’un impôt religieux par les communes. «Une suppression de cette contribution aurait des conséquences négatives, car les églises assurent des tâches d’utilité publique», argumente Daniel Moulin. Le candidat d’Appel citoyen souhaiterait néanmoins que le contribuable, qui ne désire pas s’acquitter de cet impôt facultatif, soit mieux informé du processus d’exonération.

Partageant cette préoccupation, Patrice Villettaz plaide pour une généralisation de l’impôt ecclésiastique. Le candidat de Valeurs libérales radicales considère ce mode de taxation – en vigueur à Sion, Saxon et Törbel – comme plus transparent qu’un financement des paroisses par le budget ordinaire des communes.

A l’instar d’autres participants au débat, le PDC Damien Clerc met toutefois en garde: «Si les églises doivent trop se serrer la ceinture, elles devront réduire la voilure, et l’Etat devra financer autrement les activités d’utilité publique qu’elles assurent.»
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