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L’impardonnable pour un journaliste

1/31/2021

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L’impardonnable pour un journaliste :

1. Tromper le lecteur
2. Être aveuglé par ses convictions personnelles et ses intérêts
3. Se soustraire au travail d’investigation
4. Abuser de son pouvoir d’édition

Prévisible, trop prévisible ! Lorsque vous pouvez prévoir le contenu et la tournure promotionnelle des articles couvrants les travaux de la Constituante, vous sentez l’odeur de l’impardonnable faute du journalisme.
Comme élu démocrate chrétien et cible personnelle de certains propos retenus par le Nouvelliste (13.01.2021), je me permets de faire remarquer aux lecteurs de bonne volonté les éléments suivants :
Titrer « le PDC a-t-il tourné sa veste ?»pour traiter du thème de la place de l’invocation divine dans le Préambule peut soulever quelques questions. Ce d’autant plus qu’un professionnel connaît parfaitement les points suivants :
1. Le titre et le sous-titre d’un article a un impact majeur sur l’opinion populaire : c’est l’idée forte qu’on retient, de plus, de nombreux lecteurs s’arrêtent là.
2. Nommer le PDC, c’est désigner un mouvement, s’appuyer sur les propos de son ex-président c’est désigner une seule personne. Confondre les deux ne peut pas relever de l’inadvertance. Dire « tourner la veste » signifie changer diamétralement de position, or la personne citée parlait de maintenir l’invocation divine en y ajoutant une adjonction. Option par ailleurs choisie par le groupe PDC à la Constituante, au détail près qu’il a préféré l’adjonction de la commission à celle de la Constitution fribourgeoise. Il y a donc clairement un glissement de la thèse qui va de la nuance au retournement de veste. Ce sophisme manipulatoire s’appelle l’homme de paille.
3. Le débat organisé par le Nouvelliste pendant la campagne sur la question du Préambule et des Églises, relate que tous les partis représentés se sont prononcés unaniment pour le statut quo sur la question des Églises et en faveur d’une invocation divine dans une formule à nuancer. Les verts ont même misé sur le consultant éthique de la conférence dès évêques suisses pour les représenter à cette occasion. A noté que le compte rendu du débat, publié le 7 novembre 2018 est signé du même journaliste.

Il paraît alors évident que l’intérêt du lecteur n’est pas la source de motivation du journaliste, car le lecteur s’il est tenu en haute estime, mérite qu’on lui donne une vision suffisamment large pour qu’il puisse se faire lui-même sa propre opinion et non que la sentance soit déjà prononcée dans le titre.

Prévisible ! Encore et à faire rougir, lorsque la couverture médiatique propose des portraits de constituants. D’avance il était connu que les portraits des constituants Verts, PS et Appel Citoyen seraient élogieux et que les portraits couvrant le PDC et l’UDC seraient stigmatisants et dégradants. Surprise, il y a tout de même eu tant les portraits élogieux ont tourné finalement à la vénération.
Là encore, si c’est de bon ton de piquer ou de caricaturer l’engagement d’un politicien, il est par contre impardonnable de traiter systématiquement et de façon discriminatoire les tenants d’une pensée alternative à la sienne. Jeter le discrédit sur une personne en dressant un portrait risible relève de l’attaque Ad hominem qu’un professionnel de la communication ne peut prétendre ignorer. La construction d’une interview orientée à dessein, dans le choix des questions, mais surtout dans la sélection des paroles rapportées peut informer le lecteur en lui offrant une synthèse ou déformer la réalité. Lorsqu’une personne interviewée vous témoigne de son étonnement quant aux éléments retenus, le doute s’estompe. A cela s’ajoute que dans d’autres domaines que celui de la politique, le sentiment d’un journalisme qui connaît ses réponses avant de questionner, ne manque pas d’interpeller.

Autre fait étonnant, si un journaliste aime tant relever la coloration chrétienne de certains constituants, peut-on admettre qu’il omette de relever qu’un constituant utilise les encycliques du pape François (in texto) pour faire passer ses idées… ? Et qu’il n’est pas PDC… alors même qu’il présente son portrait la même semaine. Visiblement, la simple suspicion est péché pour certain, mais les faits avérés sont sainteté pour d’autres, puisqu’on ne retiendra dans le portait de ce dernier que la « rigueur scientifique ».

Ce ne sont que deux petits exemples de la semaine du 11 janvier qui suffisent à dénoncer une pratique devenue une habitude. Et qui démontre le peu d’estime à l’égard du corps des lecteurs.
Couvrir le domaine de la politique est exigeant. Cela demande un certain recul et des outils critiques objectifs. Si je peux pardonner, je ne suis pas sûr que le lecteur le puisse.

Damien Clerc

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Ce qui détonne dans notre constitution ?

1/12/2021

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Comme constituant, à l'heure de la consultation populaire, nous devons maintenant prendre du recul et avoir le courage d'un bilan à charge. Ma plus grande préoccupation est la cohésion avec le Haut-Valais. A ce stade nous nous sommes contentés de chanter poétiquement l'unité cantonale, mais nous n'avons pas su nourrir un dialogue soutenu afin de comprendre leur réalité culturelle, politique, sociale,..., afin de saisir leurs préoccupations. Il y a une très grande différence culturelle entre le Haut et le Bas. Seule une unité respectueuse de cette diversité est viable. Dans d'autres cantons, il a fallu beaucoup moins de différences pour organiser des demi-cantons. Si nous voulons préserver l'unité cantonale, notre constitution doit intégrer des mécanismes forts qui donnent une légitimité à l'autonomie du Haut-Valais.

Ma deuxième préoccupation est la cohésion sociale de notre communauté humaine. Notre assemblée a cru bon de parler de "mourir dans la dignité". Cette expression insinue que certaines vies, selon des critères sociologiques ne sont plus dignes d'être vécues. La généralisation de l'euthanasie conduit inexorablement les vulnérables à la culpabilité sociale : "je suis un poids pour ma famille, pour la société". Cette croyance aggravée par le principe utilitariste de l'optimisation du plaisir enlève tout sens à l'existence du malade ou de l'impotent. C'est à mon humble avis la faute la plus grave de notre assemblée. 
Pour éviter tout jugement moral, mais aussi toute construction dogmatique sociologique, il est important de maintenir un certain vide juridique et de ne pas institutionnaliser la fin de vie. Même si cela doit passer par des situations exigeantes dans lesquelles certaines familles ou amis seraient appelés à prendre en charge un déménagement pour mourir, car dans le réalisme des actes s'incarnent la vraie charité dont notre société a tant besoin. La "cellophanisation" de la mort traduit notre malaise face à cette question.

Enfin le néo-positivisme plaçant l'algorithme en nouvel inquisiteur. Quand il ne gouverne pas les modèles d'élections ou les campagnes virtuelles, il gouverne les décisions politiques et bientôt même à l'échelon suprême du conseil d'Etat qui devra se soumettre à un organe de prospective. Pourtant, la nature même de l'intelligence artificielle la prive de la capacité de "jugement" et d'appréhension globale. 
Il est urgent de ré-humaniser la prise de décision en formant l'esprit critique. Une société qui soustrait son pouvoir de décision aux machines décline de facto toute responsabilité.
La place que prend l'intelligence artificielle dans la construction sociale est la grande absente de notre texte constitutionnel. Je vous invite chacun à regarder le documentaire "our social dilemma" (Derrière nos écrans de fumées) afin de prendre conscience de l'impact des algorithmes sur notre cohésion sociale. Le monde bascule dans la croyance et plus personne ne sait "connaître". Nous ne pouvons plus vérifier les informations dont nous sommes bombardés. Nous sommes conditionnés par des programmations totalement soumises aux lois du capitalisme et du consumérisme. Nous ne sommes plus des clients mais nous sommes devenus des produits. Ce processus d'aliénation s'installe même dans notre système de santé. Il est urgent de réfléchir aux enjeux posés par le tournant digital.

Un grand travail attend encore la constituante. J'ose faire le voeux que nous trouvions le chemin d'un dialogue plus éclairé, plus respectueux et plus confiant. Il souffle un vent de méfiance sur notre assemblée, or la méfiance rend l'esprit plus étroit, car elle empêche l'ouverture à des pensées alternatives.

​Damien Clerc

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