![]() Dans le Nouvelliste du 8 novembre, nous apprenons l’existence du projet « Constitutions Time Machine », projet qui se donne pour ambition de « prendre, digérer et analyser toutes les données des anciennes constitutions valaisannes et d’en faire un outil numérique pour aider les futurs constituants ». Cet outil prétend aussi pouvoir faire des simulations du futur, en « prévoyant les conséquences de nouveaux articles constitutionnels ». Ce projet, développé avec le concours de plusieurs partenaires publics, dont les archives cantonales, la HES SO ou l’Université de Zurich est piloté par certains candidats à la Constituante provenant du mouvement appel citoyen, sorte de « parti des sans-partis », qui s’est notamment fondé sur un algorithme pour composer ses listes électorales. Ce projet donnera-t-il une réelle plus-value au travail des futurs constituants ? Seul l’avenir nous le dira. Néanmoins, dans un monde devenant chaque jour un peu plus numérique, où la facilité d’accès à l’information s’accompagne paradoxalement d’une certaine fainéantise intellectuelle à démêler le vrai du « fake », il est bon de rappeler cette ancienne mais toujours très actuelle phrase de Rabelais, qui écrivait il y a bientôt 500 ans que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Voudrions-nous d’un monde où une intelligence artificielle définirait la Constitution parfaite au détriment de l’intelligence humaine ? Voudrions-nous, en poussant la réflexion encore plus loin, d’un monde où une intelligence artificielle définirait, sur la base de certains critères, qui au sein d’une population mériterait de siéger au sein d’un parlement ? Ce n’est peut-être pas l’intention des initiants de ce projet, mais ces questions méritent d’être posées. Il sera donc bon de rappeler, lors d’une éventuelle utilisation de cette « Constitutions Time Machine » que la machine en question doit toujours rester au service de l’humain et non l’inverse. Florent Favre
0 Comments
|
AuthorVoir la page Archives
January 2021
Categories
All
|