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E che no profeytchon di hlà constituante pô deragnë dè defîncha dû patouè

11/9/2018

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En lisant une publication de campagne du mouvement « Appel Citoyen » en langue albanaise sur les réseaux sociaux, (publication qui a provoqué l’ire des identitaires criant au communautarisme), je me suis posé la question de la place de nos patois dans notre future constitution.


En Valais, le phénomène d’érosion du patois est très tardif. Nos voisins français se sont toujours obstinés à imposer le français comme langue du roi sous l’ancien régime et langue de la démocratie et du commerce dès la révolution, en opposition au cléricalisme. Les dialectes en ont pâti et dès la fin des années 1940, il n’y avait plus guère, en France, que quelques régions où l’on parlait encore une langue vernaculaire. Alors que chez nous, jusque dans les années 1960, il n’était pas rare pour nos régents de se trouver confrontés à des élèves ne parlant que le patois.

J’ai été élevé à Nendaz par ma grand-mère, Solange Michelet, qui parlait toujours en patois avec ses patients et ses amis. Je fais partie de la première génération qui n’a appris que quelques bribes de dialecte à la maison, malheureusement. Dans la cour de récréation, très peu d’enfants le parlaient dans les années 80, alors qu’une génération plus tôt, la plupart de nos parents le maîtrisaient assez bien. Pourquoi et comment la transmission du patois s’est arrêtée à cette période mériterait en soi une longue étude. C’est un regret car je parle plusieurs langues et toutes contribuent à élargir le champs de ma pensée. Mais je ne pense que trop rarement en patois, principalement avec des mots qui n’ont pas d’équivalent français. Par exemple quand mon fils parle trop au lieu de se concentrer sur son assiette, je le traite de batöye. Le matin, je dis souvent à ma fille de se nettoyer les biquyèrne et de glisser son pantë dans les tsâsses. mais ça ne va pas beaucoup plus loin.



Nos patois sont un véritable patrimoine culturel. Chaque deux semaines, une langue disparaît selon l’UNESCO. D’ici la fin du siècle, 90% des langues ne seront plus parlées. C’est une triste perte. « Les limites de ma langue sont les limites de mon monde » écrivait Wittgenstein. Tandis que Georges Orwell, dans son roman « 1984 », décrit un totalitarisme où big brother éradique la pensée en supprimant chaque jour un grand nombre de mots. Conscients de ce phénomènes, vingt-cinq Etats dont la Suisse (mais pas la France) ont signé et ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en 2017. La Charte est une convention destinée d'une part à protéger et à promouvoir les langues régionales ou minoritaires en tant qu’aspect menacé du patrimoine culturel européen et d’autre part à favoriser l’emploi de ces langues dans la vie privée et publique.


Quel lien avec notre future constitution ? Je me suis tourné du côté de la Suisse Allemande pour chercher la place des dialectes dans les différentes constitutions cantonales. Surprise : il n’y a qu’une seule constitution qui évoque clairement la protection et l’encouragement du dialecte et elle n'est pas suisse alémanique, mais romande. « Dans la logique de la valeur identitaire et culturelle attachée aux parlers régionaux (cf. supra 3), l'art. 42 al. 2 de la Constitution jurassienne enjoint l'État et ses communes à veiller et à contribuer « à la conservation, à l'enrichissement et à la mise en valeur du patrimoine jurassien, notamment du patois. ». Plus surprenant encore, la plupart des constitutions alémaniques ne souffle mot de la langue nationale ou officielle du canton. Font exception les cantons d'Argovie, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Lucerne, Schwyz et Zurich dont les lois fondamentales consacrent « l'allemand » comme langue de communication avec les autorités publiques.» (Cottier / Gossin, vers un statut juridique du suisse-allemand).


L’article 12 de notre constitution de 1907 stipule : « 1La langue française et la langue allemande sont déclarées nationales.
2 L'égalité de traitement entre les deux langues doit être observée dans la législation et dans l'administration. ». Ne pourrions-nous pas rajouter, comme nos amis jurassiens : « … l’Etat et les communes veillent et contribuent à la conservation, à l'enrichissement et à la mise en valeur du patrimoine valaisan, notamment de ses patois et dialectes. » ?

Dans nos communes, de nombreux passionnés du patois ont déjà entrepris de très belles initiatives pour faire vivre nos langues vernaculaires. Introduire cet objet dans la constitution serait une belle façon de leur dire merci et de pérenniser leur travail. Le débat est lancé.


Vincent Baud





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POLITIQUE
Quelle place pour la religion dans la future Constitution? Réponse de candidats
par Romain Carrupt
07.11.18, 05:31
Lecture: 6min

Leurs partis les ont choisis pour se positionner sur la place de la religion dans la future Constitution, débattue lors de la Rencontre du «Nouvelliste» de lundi. Si ces six candidats sont divisés sur la place de l’islam et la mention «Au nom de Dieu tout-puissant!», ils s’accordent sur le fait que le Valais ne doit pas devenir plus laïc qu’aujourd’hui.
Pour les six débatteurs de la Rencontre du «Nouvelliste» consacrée à la place de la religion dans la future Constitution, le Valais est un canton suffisamment laïc. Tous les candidats se sont ralliés à la position du candidat Vert et citoyens, Stève Bobillier. Cet éthicien, consultant pour la Conférence des évêques suisses, rejette le laïcisme à la française, qui bannit tout symbole religieux. «Nous souhaitons un modèle moins radical, où les églises collaborent avec l’Etat en tant que prestataires de services. Le statu quo me convient très bien.»
CONTRE UNE LAÏCITÉ TROP RADICALECorinne Card, du PS et gauche citoyenne, acquiesce: «Il n’y a pas besoin de revoir la laïcité qui a cours aujourd’hui.» Même le PDC Damien Clerc, dont le nom du parti comporte le terme chrétien, abonde: «Il faut éviter une religion d’Etat, même si le religieux a sa place à jouer dans le domaine public. La liberté de culte, qui est acquise, ne se discute pas.»



Au nom de Dieu tout-puissant est un état d’esprit qui doit régner dans toute la Constitution.
BRUNO PERROUD, CANDIDAT UDC ET UNION DES CITOYENS, SAVIÈSE
Cette unanimité, couplée au fait qu’en 2015 l’initiative populaire Pour un Valais laïc n’avait pas récolté les signatures nécessaires, laisse augurer que l’assemblée constituante ne se chicanera pas durant des mois sur le thème de la laïcité.
DIFFICILE DE RECONNAÎTRE L’ISLAMLa place accordée aux autres religions, et en particulier à l’Islam, divisera davantage les élus. Une reconnaissance d’utilité publique de l’islam, qui occupe déjà Vaud et Neuchâtel, se posera pourtant un jour ou l’autre. Alors que 5,2% de la population est protestante, 3,8% des Valaisans sont musulmans.

Pourquoi refuser toute une Constitution pour un préambule qui n’est même pas juridiquement contraignant?
STÈVE BOBILLIER, CANDIDAT LES VERTS ET CITOYENS, ORSIÈRES
Pour Bruno Perroud, de l’UDC et union des citoyens, «le Valais est une terre chrétienne où l’islam peut se pratiquer, mais n’a pas à être reconnu». Pour le Saviésan, «le contraire serait un danger pour la démocratie. Une reconnaissance de ce mouvement religieux accélérerait le phénomène d’esprit communautaire, et créerait des zones de non-droit où la charia primerait.»

Le préambule est juridiquement non contraignant. Cette gratuité en fait sa force.
DAMIEN CLERC, CANDIDAT PDC, APROZ-NENDAZ
Lundi soir, les candidats des autres partis se sont tous accordés sur un «oui, si…». Ils n’ont rien contre une reconnaissance de l’islam, mais posent leurs conditions. «Toute religion qui respecte l’Etat de droit et la liberté de conscience peut être reconnue d’utilité publique», avance Damien Clerc. «Cela dit, comme l’islam soutient parfois une lecture littérale du Coran, certains passages comme la lapidation des couples adultères exigeront un renouveau religieux.»

On ne peut pas renier nos origines chrétiennes, même s’il est normal que l’Eglise et l’Etat soient séparés.
PATRICE VILLETTAZ, CANDIDAT VALEURS LIBÉRALES RADICALES, LEYTRON
Stève Bobillier a, lui, souligné l’avantage d’une reconnaissance. «Elle offre à l’Etat un interlocuteur, ce qui facilite l’intégration des Musulmans.» Le candidat Vert et citoyens se montre toutefois perplexe: «Aujourd’hui, l’islam n’est pas institutionnalisé. Une reconnaissance ne va pas de soi, et n’est sans doute pas souhaitée par ses divers représentants.»
L’UDC ASSUME SON CHANTAGEAu moment d’évoquer le préambule de la future Constitution, les débatteurs ont critiqué la menace du président de l’UDC du Valais romand concernant la formule «Au nom de Dieu tout-puissant!» Cyrille Fauchère a récemment affirmé dans «Le Nouvelliste» qu’il refuserait la nouvelle Constitution, si ces termes n’étaient pas repris. «Cette attitude est digne du chantage au dessert que l’on fait à un enfant de 6 ans», lance Daniel Moulin, d’Appel citoyen.

La Constitution doit absolument mentionner les spiritualités chrétiennes, mais également la liberté de croyances.
CORINNE CARD, CANDIDATE PS ET GAUCHE CITOYENNE, NAX
Bruno Perroud sourit: «Ce chantage est assumé. Bienvenue dans le monde politique! Vous croyez que les Haut-Valaisans ne poseront pas leurs conditions?» Le candidat UDC ne ferme cependant pas la porte à des formulations légèrement différentes, s’accommodant par exemple de celle imaginée par Stève Bobillier: «Au nom de Dieu tout-puissant et en vertu du bien commun».

La laïcité est la garantie que l’Eglise ne se mêle pas de l’Etat, et vice versa.
DANIEL MOULIN, CANDIDAT APPEL CITOYEN, VOLLÈGES
Comme plusieurs candidats, Corinne Card préférerait la solution fribourgeoise «Croyant en Dieu ou puisant nos valeurs à d’autres sources», qui «n’exclut personne, alors que des Valaisans ne se reconnaissent pas dans la formule actuelle». Le PLR Patrice Villettaz apprécie également le préambule fribourgeois, mais imagine l’étayer «en y ajoutant l’ouverture sur le monde».
Pour cet extrait juridiquement non contraignant, chacun y va de sa proposition.

L’IMPÔT RELIGIEUX DOIT ÊTRE MAINTENU

Aucun débatteur ne remet en question la perception d’un impôt religieux par les communes. «Une suppression de cette contribution aurait des conséquences négatives, car les églises assurent des tâches d’utilité publique», argumente Daniel Moulin. Le candidat d’Appel citoyen souhaiterait néanmoins que le contribuable, qui ne désire pas s’acquitter de cet impôt facultatif, soit mieux informé du processus d’exonération.

Partageant cette préoccupation, Patrice Villettaz plaide pour une généralisation de l’impôt ecclésiastique. Le candidat de Valeurs libérales radicales considère ce mode de taxation – en vigueur à Sion, Saxon et Törbel – comme plus transparent qu’un financement des paroisses par le budget ordinaire des communes.

A l’instar d’autres participants au débat, le PDC Damien Clerc met toutefois en garde: «Si les églises doivent trop se serrer la ceinture, elles devront réduire la voilure, et l’Etat devra financer autrement les activités d’utilité publique qu’elles assurent.»
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