![]() Je découvre la vie de campagne politique et ce qui me passionne, c’est la qualité des rencontres. Les gens souhaitent un réel dialogue et cherchent avec cœur le bien commun. Les candidats et politiciens qui campent sur des positions idéologiques ou qui utilisent des vieux leviers rhétoriques (chantage, intimidation, caricature) passent aujourd’hui pour des rétrogrades. Utiliser un discours démagogique et parler de match conservateurs-progressistes paraît tout d’un coup complètement d’arrière-garde. On ne veut plus être enfermé dans des étiquettes réductrices. De plus, connaissez-vous un candidat qui ferait campagne avec un slogan «Je suis pour la régression, votez pour moi»!? Enfin, lorsque nous parlons Constitution, nous parlons d’un pacte social. Il est donc totalement aberrant de chercher à monter la moitié de la population contre l’autre. Les débats qui réunissent des candidats de toutes les listes of- frent un nouveau spectacle. Il ne s’agit plus de mettre des cailloux dans la chaussure du voisin, mais de réfléchir en- semble aux valeurs et aux préoccupations valaisannes. Aujourd’hui la responsabilité est aux mains des électeurs. C’est à eux qu’appartiennent de ne pas laisser le sort décider pour eux, mais de choisir parmi les nombreux candidats les personnalités, certes avec des valeurs et des compétences, mais aussi prêtes pour assumer une nouvelle manière de faire de la politique. Les partis vous offrent un magnifique choix, à vous de constituer la plus belle constituante! DAMIEN CLERC
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En lisant une publication de campagne du mouvement « Appel Citoyen » en langue albanaise sur les réseaux sociaux, (publication qui a provoqué l’ire des identitaires criant au communautarisme), je me suis posé la question de la place de nos patois dans notre future constitution.
En Valais, le phénomène d’érosion du patois est très tardif. Nos voisins français se sont toujours obstinés à imposer le français comme langue du roi sous l’ancien régime et langue de la démocratie et du commerce dès la révolution, en opposition au cléricalisme. Les dialectes en ont pâti et dès la fin des années 1940, il n’y avait plus guère, en France, que quelques régions où l’on parlait encore une langue vernaculaire. Alors que chez nous, jusque dans les années 1960, il n’était pas rare pour nos régents de se trouver confrontés à des élèves ne parlant que le patois. J’ai été élevé à Nendaz par ma grand-mère, Solange Michelet, qui parlait toujours en patois avec ses patients et ses amis. Je fais partie de la première génération qui n’a appris que quelques bribes de dialecte à la maison, malheureusement. Dans la cour de récréation, très peu d’enfants le parlaient dans les années 80, alors qu’une génération plus tôt, la plupart de nos parents le maîtrisaient assez bien. Pourquoi et comment la transmission du patois s’est arrêtée à cette période mériterait en soi une longue étude. C’est un regret car je parle plusieurs langues et toutes contribuent à élargir le champs de ma pensée. Mais je ne pense que trop rarement en patois, principalement avec des mots qui n’ont pas d’équivalent français. Par exemple quand mon fils parle trop au lieu de se concentrer sur son assiette, je le traite de batöye. Le matin, je dis souvent à ma fille de se nettoyer les biquyèrne et de glisser son pantë dans les tsâsses. mais ça ne va pas beaucoup plus loin. Nos patois sont un véritable patrimoine culturel. Chaque deux semaines, une langue disparaît selon l’UNESCO. D’ici la fin du siècle, 90% des langues ne seront plus parlées. C’est une triste perte. « Les limites de ma langue sont les limites de mon monde » écrivait Wittgenstein. Tandis que Georges Orwell, dans son roman « 1984 », décrit un totalitarisme où big brother éradique la pensée en supprimant chaque jour un grand nombre de mots. Conscients de ce phénomènes, vingt-cinq Etats dont la Suisse (mais pas la France) ont signé et ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en 2017. La Charte est une convention destinée d'une part à protéger et à promouvoir les langues régionales ou minoritaires en tant qu’aspect menacé du patrimoine culturel européen et d’autre part à favoriser l’emploi de ces langues dans la vie privée et publique. Quel lien avec notre future constitution ? Je me suis tourné du côté de la Suisse Allemande pour chercher la place des dialectes dans les différentes constitutions cantonales. Surprise : il n’y a qu’une seule constitution qui évoque clairement la protection et l’encouragement du dialecte et elle n'est pas suisse alémanique, mais romande. « Dans la logique de la valeur identitaire et culturelle attachée aux parlers régionaux (cf. supra 3), l'art. 42 al. 2 de la Constitution jurassienne enjoint l'État et ses communes à veiller et à contribuer « à la conservation, à l'enrichissement et à la mise en valeur du patrimoine jurassien, notamment du patois. ». Plus surprenant encore, la plupart des constitutions alémaniques ne souffle mot de la langue nationale ou officielle du canton. Font exception les cantons d'Argovie, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Lucerne, Schwyz et Zurich dont les lois fondamentales consacrent « l'allemand » comme langue de communication avec les autorités publiques.» (Cottier / Gossin, vers un statut juridique du suisse-allemand). L’article 12 de notre constitution de 1907 stipule : « 1La langue française et la langue allemande sont déclarées nationales. 2 L'égalité de traitement entre les deux langues doit être observée dans la législation et dans l'administration. ». Ne pourrions-nous pas rajouter, comme nos amis jurassiens : « … l’Etat et les communes veillent et contribuent à la conservation, à l'enrichissement et à la mise en valeur du patrimoine valaisan, notamment de ses patois et dialectes. » ? Dans nos communes, de nombreux passionnés du patois ont déjà entrepris de très belles initiatives pour faire vivre nos langues vernaculaires. Introduire cet objet dans la constitution serait une belle façon de leur dire merci et de pérenniser leur travail. Le débat est lancé. Vincent Baud ![]() Dans le Nouvelliste du 8 novembre, nous apprenons l’existence du projet « Constitutions Time Machine », projet qui se donne pour ambition de « prendre, digérer et analyser toutes les données des anciennes constitutions valaisannes et d’en faire un outil numérique pour aider les futurs constituants ». Cet outil prétend aussi pouvoir faire des simulations du futur, en « prévoyant les conséquences de nouveaux articles constitutionnels ». Ce projet, développé avec le concours de plusieurs partenaires publics, dont les archives cantonales, la HES SO ou l’Université de Zurich est piloté par certains candidats à la Constituante provenant du mouvement appel citoyen, sorte de « parti des sans-partis », qui s’est notamment fondé sur un algorithme pour composer ses listes électorales. Ce projet donnera-t-il une réelle plus-value au travail des futurs constituants ? Seul l’avenir nous le dira. Néanmoins, dans un monde devenant chaque jour un peu plus numérique, où la facilité d’accès à l’information s’accompagne paradoxalement d’une certaine fainéantise intellectuelle à démêler le vrai du « fake », il est bon de rappeler cette ancienne mais toujours très actuelle phrase de Rabelais, qui écrivait il y a bientôt 500 ans que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Voudrions-nous d’un monde où une intelligence artificielle définirait la Constitution parfaite au détriment de l’intelligence humaine ? Voudrions-nous, en poussant la réflexion encore plus loin, d’un monde où une intelligence artificielle définirait, sur la base de certains critères, qui au sein d’une population mériterait de siéger au sein d’un parlement ? Ce n’est peut-être pas l’intention des initiants de ce projet, mais ces questions méritent d’être posées. Il sera donc bon de rappeler, lors d’une éventuelle utilisation de cette « Constitutions Time Machine » que la machine en question doit toujours rester au service de l’humain et non l’inverse. Florent Favre
Ce que j'aime dans ce préambule :Au nom du Dieu tout puissant! Cette formule ne me plaît guère dans le ton, ni même dans l'image qu'elle peut véhiculer parfois, lorsque celle-ci est galvaudée. Ce que j'aime tout de même, c'est la puissance du message. Pour le valaisan que je suis, et comme tout montagnard, j'estime que "l'homme est vraiment grand, dans la mesure où il est petit". N'est-ce pas le cas lorsque nous nous aventurons dans la montagne pour conquérir un sommet? Nous sommes si petits dans la grandeur de la nature, et pourtant, nous atteignons des sommets! La grandeur ne se mesure pas seulement dans l'altitude mais dans l'attitude. Pour un alpiniste, l'humilité est la clé de sa survie... Commencer une constitution en reconnaissant que le monde nous dépasse, en nous tournant vers la toute puissance (potentialité) de la nature, de l'être premier, de cette force mystérieuse que les traditions religieuses appellent Dieu, nous met dans cette humilité qui donne à notre intelligence toute sa grandeur intérieure. Si je crois au contraire tout connaître, tout maîtriser et que je ne laisse aucune place au mystère dans ma vie, je fige mon intelligence et je tombe dans l'obscurantisme... Pourquoi ce préambule n'est pas immuable?Bien qu'attaché à la tradition, il faut noter que ce préambule ne définit pas notre identité valaisanne de manière essentielle. Il résulte d'une coutume médiévale en Europe. A peu près tous les pactes et traités entre Etats commençaient pas cette invocation. Par ailleurs, des cantons très catholiques, comme Schwytz, Zoug ou Appenzell Rhodes-Intérieures l'ont abandonnée à la fin du XIXe siècle. La formule telle quelle est donc plus un héritage juridique européen. Tout le monde devrait pouvoir Mon rêve : conjuguer le caractère essentiel de ce préambule en lui donnant un caractère valaisan.Ce qui comptera dans la nouvelle constitution, ce sera le poids des mots. Soit nous nous approprions cette formule pour l'ancrer dans notre tradition valaisanne, soit nous la modifions en conservant son caractère essentiel : c'est-à-dire cette capacité de voir plus haut. Damien Clerc« Politique n’est pas un mot vulgaire ! » Cette phrase entendue il y a quelques semaines répond aux diverses réflexions qui me sont faites depuis que ma candidature à la constituante valaisanne est connue. J’entends des : -Tu es sérieuse ?! -Tu t’embêtais ??? -Tu vas te planter ! -T’es pas chiarde Et surtout des : -Oh! Tu sais moi... la politique ….. -Les politiciens ?! Tous des nantis ! -La politique ? Je n’y comprends rien, c’est pour les intellos… Alors je voudrais vous répondre : politique n’est pas un mot vulgaire. Il est vrai que la politique peut rebuter et effrayer. Mais elle est nécessaire, souvent altruiste, parfois tortueuse. Nous parlons ici de réactualiser la Constitution valaisanne, forme de politique s’il en est. Mais quel incroyable challenge et quelle chance nous avons là ! Nous pouvons choisir des personnes comme vous et moi, des gens qui vivent dans notre canton la réalité du quotidien : Les beautés, les valeurs, le « il fait bon y vivre » que notre pays nous offre. Mais aussi les inquiétudes, les tracas quotidiens et la « vraie vie » qui nous rattrape. Jeunesse qui va construire ta vie dans ce coin de paradis : apprivoise la politique et son monde, c’est ton atout. Moins jeunes qui avez le souci de faire perdurer un tel joyau : transmettez votre savoir et vos convictions. N’avez-vous pas envie de saisir cette chance qui vous est donnée d’élire des personnes qui vous ressemblent et qui auront à cœur de faire au mieux pour tous les valaisannes et valaisans? Allez voter ! SophiePro-progrès ! Tout le monde l'est, sans aucun doute! Mais que veut-on dire dans une campagne lorsque nous nous définissons comme progressiste ? ou encore progressif ? Conservateur ou progressif ?Tout le monde est pour le progrès, pour autant que celui-ci soit effectif, or l'axe de l'échiquier politique ne mesure que l'ouverture aux changements des partis politiques. Le changement n'est pas toujours un progrès, c'est pourquoi une politique éclairée doit à la fois conserver les acquis qui ont apporté un réel progrès (afin d'éviter toute régression), mais aussi s'adapter aux changements qu'impose l'évolution du temps... Dès lors une obstination dans l'une ou l'autre direction, conservatisme ou progressisme est une forme d'obscurantisme. Une politique responsable est évidement plus nuancée... Dès lors, posons-nous la question de ce qui se cache derrière de grandes affirmations "populaires" durant les campagnes telles que "un Valais ouvert et progressif", car elles pourraient dissimuler des dogmes bien étroits! L'ABC politique...![]() L'échiquier politique s'étend sur deux axes, droite-gauche pour l'axe horizontale et progressif-conservateur pour l'axe verticale. Cela signifie que le terme progressif désigne ici une situation, une prise de position sur l'axe politique. Peut-on désormais affirmer être apolitique et en même temps se positionner politiquement? Damien Clerc
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